« Les Cyclos racontent… »
Ça s’est fait
Paris (Fontainebleau) – Nice
10 jours, 10 étapes
En passant par les cols :
La Ramaz 1559m), Joux-Plane (1691m pas très plane), La Colombière (1613m)
Les Aravis (1633m), Méraillet (1605m), Le Cormet de Roselend (1967m)
L’Iseran (2770m quand même), Le Mont Cenis (2084m)
La Finestre (2118 et ses 10 derniers km sans revêtement, vraiment pas simple, mais nous n’avons pas posé les pieds…)
Sestrière (2033m), L’Izoard (2360m, la légende et sa Case déserte)
Vars 2075m (2075m), Agnel (2744m), Sampeyre (2284m), La Lombarde (2350m)
Pas tout à fait, nous avons pu compter sur notre monture préférée : Le tandem, avec sa fiabilité (juste 2 crevaisons)
et Sandrine : endurante, puissante, tolérante, épatante, rayonnante, impréssionnante.
Sans elle, je ne vais pas à Nice, en tout cas pas en tandem
Chapeau Madame !
C’est du costeau
Thierry
Thierry et Sandrine étaient accompagnés de Patrick Launey
Le 10 septembre 2017 « Les Roc’h des Monts d’Arrée » par Arnaud THÉRACHE
Les Roc’h des Monts d’Arrée sont une des plus grosses manifestations VTT du grand ouest avec 5700 participants. Au départ de Huelgoat, le parcours du maxi raid propose 120 kms avec 2350 m de dénivelé positif. Il n’y a pas de grands cols, pas de grands sommets, simplement des Roc’h, rochers culminants à 380 m mais qui s’enchaînent à une telle cadence qu’ils deviennent vite des montagnes russes.
Le temps de digérer le Kig Ar Farz (couscous breton) du fest noz de la veille, je pars très prudemment vers 8h00 du matin. Le temps est frais et venteux en ce début de matinée. Les chemins sont détrempés des averses de la semaine passée, mais encore praticables. Le début de la rando se fait à vitesse modérée à cause des bouchons….la rançon du succès. Le magnifique parcours est tracé dans le Parc Naturel Régional d’Armorique qui offre une grande variété de paysages : chemins d’exploitation, chemins forestiers pour les rouleurs, sentiers tracés dans les ardoisières pour les trialistes, sous-bois, landes.
Arrivé au 70ième km, je me sépare de mes compagnons d’aventure (Fabrice, Franck, Bertrand et Arnaud) qui préfèrent continuer sur le 100 kms comme prévu initialement. Je profite de ma forme du jour pour me lancer sur la boucle supplémentaire qui permet de monter à 120 kms.
La pluie fait alors son apparition et rend ma progression plus difficile car elle détériore les chemins à vue d’œil. La fin de parcours est particulièrement délicate car les nombreux passages de VTT laissent une épaisse gadoue. Heureusement, les chemins en forêt sont plus secs et permettent de se lâcher. Le vent, très présent tout au long de la journée, devient plutôt favorable sur le retour et le rythme s’accélère ! Les ravitos s’enchaînent, tous plus colorés et garnis les uns que les autres, avec une chaude ambiance. L’organisation est rodée et la journée passe à une vitesse incroyable !
Après 9h00 de vélo, je franchis la ligne d’arrivée, couvert de boue mais heureux ! Je retrouve mes compagnons pour partager une collation agrémentée d’une pression de récupération… De l’avis de tous, nous avons passé une super journée au cœur de la Bretagne.
La Bernard Hinault
Cyclosportive – le 17 juin 2017
Pour tous les aficionados qui ont fait ce choix, je vais vous faire un petit retour sur ma journée de galère du 17 juin 2017.
En 2016, après une brève discussion avec mon ami d’enfance au cours d’une soirée, nous décidons de faire la cyclosportive « Arc – en – ciel » , 200 km de bitume.
Après des heures d’entrainement et des centaines de kilomètres avalés, nous nous retrouvons à Saint-Brieuc la veille du départ avec mon leader Nicolas Angot.
Nos petites femmes qui s’occupaient de l’intendance, nous ont régalé d’un diner de sportif : poulet du jardin, pâtes le tout accompagné d’une bière et d’un verre de vin rouge….
JOUR J
J’ai rêvé vélo toute la nuit.
Nous voici donc samedi matin, tous les deux équipés comme des professionnels. Pour ma part, je suis fier de porter pour la première fois le nouveau maillot de l’ A 3 C.
Dans l’attente du départ au milieu des ces quelques 400 coureurs qui vont parcourir ces monstrueux 200 km, la tension monte.
« PAN », le départ est donné…
Le rythme s’accélère progressivement dans ce cadre idyllique entre milieu urbain et routes en bord de mer, pour atteindre après 2 heures de course une moyenne de 37 km/h.
Il fait de plus en plus chaud, les bidons se vident rapidement. Le premier ravitaillement pointe son nez et là, 1ere galère : un saut de chaine, 10 minutes de chasse patate avec mon leader pour essayer de récupérer notre groupe, en vain…
Pléven, une charmante petite bourgade pour un ravitaillement. Nous cherchons notre staff des yeux qui discute tranquillement avec de petits bénévoles ressemblant fortement à … Guy. Hé oui, ils ont le vélo dans le sang les Bourdonnais.
L’ encas avalé, nouvelle galère pour moi.
Mes muscles ne sont plus que crampes et il reste 110 kms. Chaque faux plat devient un col alors que Nicolas a des jambes de feu. Je dois me résoudre à le laisser partir.
Arrive alors, un col hors catégorie à 20 % et de 1,5 km de longueur : Jougon les Lacs « La maudite ».
Mes jambes ne répondent plus, l’issue est fatale, je mets pieds à terre à 200 mètres de notre voiture suiveuse.
Je suis en « RAGE », même marcher est difficile.
Famille et amis m’encouragent, je prends la boisson sucrée qui m’a été préparé, mais moi je ne vois que le haut de cette foutue côte.
Avec bien du mal, je remonte sur ma machine de guerre. J’accroche péniblement un groupe de mon niveau ou un groupe aussi rôti que moi… pour rejoindre l’arrivée.
Ma souffrance prend fin en passant la ligne d’arrivée. j’entends les applaudissements de nos accompagnateurs et d’inconnus. Je retrouve mon leader qui est arrivé une demi heure plus tôt et qui réalise une honorable 111 ème place en 5h58 et une moyenne de 32,6 km/h … Chapeau Nico !!!
Je fini à la 188 ème place en 6h30 et une vitesse moyenne de 30,05 km/h.
L’ équipe étant de nouveau réunie, je suis largement plus compétitif devant ma bière et mon plateau repas.
Pendant ce temps, Monsieur Bernard HINAULT accompagné de Thierry MARIE en profite pour remettre les récompenses aux meilleurs de cette cyclosportive, et pour enfin nous laisser la place sur ce podium afin d’immortaliser cette course avec ce trophée oublié…
Pour conclure, je n’explique pas ma contre performance, mais un BODINEAU ne lâche jamais. Je compte bien mater ce col de Jougon les Lacs en 2018.
Christophe un ex-champion de France de la Socquette……
BRIANÇON – IZOARD
16 Juillet : 7h
Malgré mes 15 participations à l’étape du tour, j’ai toujours ce petit frisson en voyant converger les 13 000 engagés vers les sas de départ.
Avec le dossard 10864 je suis dans le sas 10 pour un départ à 9h.
Autour de moi les étrangers sont nombreux, ce qui ne facilite pas la causette. Engoncé dans mon sac poubelle, je choisis de m ‘assoir sur un coin de trottoir pour ne pas fatiguer inutilement les jambes. Enfin, c’est notre tour de franchir le portique. L’objectif est de très vite me glisser dans un peloton jusqu’à la première difficulté : la côte des demoiselles coiffées – 3ème catégorie 1024m (avec une superbe vue sur le lac de Serre Ponçons).
Je sens qu’il n’y a pas la nervosité des premiers sas, visiblement l’objectif pour beaucoup n’est pas le classement. Voilà qui me va bien mais l’inconvénient c’est que les pelotons ont bien du mal à se constituer et surtout à s’organiser.
La côte des demoiselles coiffées passée, il faut tout recommencer car là, pas question de rejoindre Barcelonnette en solo. Il faut éviter les efforts inutiles et profiter de l’effet de groupe car la vallée de l’Ubaye est usante. Au fil des kilomètres, un groupe se forme et j’y trouve ma place. J’ai même le temps d’échanger avec d’autres « vieux briscards » et un jeune gars qui balise car c’est sa toute première. Enfin Barcelonnette, les 100 premiers kilomètres, le ravitaillement et déjà le col de Vars se profile. Je l’ai reconnu quelques jours auparavant, je sais donc très précisément ce qui m’attend : 2109m – 10 km d’ascension avec 2 km à 10%.
Comme prévu, ces 2 km seront durs à digérer mais avec patience et détermination, cela passe.
Voilà le sommet et déjà la descente. Il fait très beau, pas besoin de coupe-vent, le dos se relâche, les virages s’enchainent.
Vars traversé, maintenant, on plonge sur Guillestre. Même si la descente est grisante la vigilance est de mise car il y a beaucoup de cyclistes et pas tous très à l’aise dans l’exercice.
Guillestre : ravitaillement avant de partir pour les 30 derniers km à l’assaut du géant : l’Izoard. La vallée du Guil est toujours aussi magique. Très vite j’intègre un peloton d’une vingtaine d’unité avec l’objectif d’aller le plus loin possible ensemble et pourquoi pas jusqu’à Brunissard… mais dès que la pente arrive, c’est chacun pour soit. Plus de peloton mais un long ruban multicolore où chacun évolue comme il peut. Les fontaines sont prises d’assaut, un paysan a eu la bonne idée de mettre son système d’arrosage en direction de la route. La température tourne autour des 27 – 28°. Il faut absolument refroidir la tête au prochain point d’eau. Nous voilà dans les terribles kilomètres avant la Casse Déserte. J’alterne les positions assis/danseuse et mon 30×28 me paraît inadapté…
Oh, que c’est dur : les jambes, le dos, la nuque, heureusement le public est là pour nous encourager et nous arroser. Je trouve encore quelques ressources en voyant des concurrents allongés dans l’herbe ou piquant un roupillon pendant que d’autres usent leurs semelles sur le bitume. Attention à ceux qui « calent le moteur » et s’arrêtent brutalement : ce n’est pas le moment de tomber. Enfin la Casse Déserte. Je sais que c’est gagné. J’irai au bout de cette magnifique étape même si les deux derniers kilomètres sont interminables, même si les crampes arrivent. Ouf ! Voilà le dernier virage, encore 100m et c’est le sommet. 2360m. Il y a la foule, des vélos partout, j’ai bouclé ma 16ème étape du tour : 180km – 9h.
La descente vers Briançon est un grand moment de bonheur. Il me reste à retrouver mon « fan club » sur le village de l’organisation avant la pression réparatrice.
Guy Bourdonnais